Confort thermique été comme hiver, qualité d’air et réduction des besoins énergétiques… : voici les promesses de l’habitat passif ! Maxime Cochais, conseiller France Rénov’ et spécialiste du sujet fait le point dans cet interview.
Qu'est-ce que l'habitat passif ?
Aujourd’hui c’est un mot très utilisé dans le secteur de l’habitat, parfois à tort. L’habitat passif est le fruit de travaux de recherche et développement allemands de la fin des années 80. C’est un principe de conception de l’habitat qui vise un optimal énergétique. L’objectif est d’atteindre un besoin de chauffage très bas de sorte à ce que les occupants puissent se passer des solutions de chauffage classiques, comme la chaudière, avec un niveau de confort élevé et bonne qualité d’air intérieur.
L'habitat passif concerne-t-il également les logements rénovés ?
L’optimisation des surfaces vitrées sur les façades ensoleillées permet de satisfaire “gratuitement” une part du besoin de chauffage. Les déperditions de chaleur étant réduites fortement, un petit radiateur suffit généralement pour l’intégralité du logement. Une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux y est installée pour préchauffer l’air neuf du logement : elle renouvèle l’air intérieur en « récupérant » la chaleur de l’air vicié sortant et en la transmettant à l’air neuf entrant par un système d’échange de calories sans qu’il y ait de mélange entre ces deux flux d’air.
Comment se chauffent les occupants de ce type de logement ?
Initialement l’habitat passif ne concerne que la construction neuve, mais des labels ont été adaptés pour que le concept s’adapte aussi à la rénovation.
Les critères pour la construction neuve se divisent en 4 catégories :
Des besoins de chauffage très faibles (-15kWh /m²/ an)
Une consommation totale d’énergie inférieure à 120kWh/m²/an
Une excellente étanchéité à l’air de l’habitation (n50 <0,6 /h)
Un bon confort d’été : le logement ne doit pas excéder 25°C 10% de l’année
En rénovation, les catégories sont les mêmes, mais les niveaux des critères sont moins élevés : les besoins en chauffage dépendent des régions et l’étanchéité à l’air se doit seulement d’être satisfaisante. Aujourd’hui on compte un peu plus de 400 bâtiments labelisés en France, mais probablement 10 fois plus sans labellisation !
GPSO Energie organise une conférence en ligne à ce sujet que vous animerez le 16 juin prochain. Quels sont les éléments clés que vous aborderez ?
J’envisage d’expliquer clairement le concept de la construction passive en mettant l’accent sur ses bases techniques : optimisation du potentiel énergétique solaire par les menuiseries, isolation des parois opaques et vitrées, diminution des ponts thermiques, étanchéité à l’air, ventilation double flux à récupération de chaleur et gestion du confort d’été. Ensuite, j’axerai surtout mon intervention sur la rénovation et les labels existants. Un thermicien expert du sujet partagera également son retour d’expérience : il a rénové sa propre maison en matériaux biosourcés. Il présentera son projet avec l’œil du concepteur et de l’occupant. J’espère que cette conférence inspirera les habitants qui se posent des questions sur la rénovation performante de leur maison.
Pour toute question relative à la construction ou à la rénovation passive mais aussi plus généralement à tout type de rénovation énergétique, vous pouvez prendre rendez-vous avec l’un.e des conseiller.e.s France Rénov’ de GPSO Energie sur seineouest.fr/renov. Les inscriptions pour la conférence en ligne seront ouvertes sur ce lien.
Crédits photo : Isabelle Chesneau