Cette copropriété meudonnaise de 18 lots datant de 1956 a fait l‘objet d‘un projet de rénovation globale : isolation par l’extérieur de la façade, ventilation, dans la perspective d’un remplacement du système de chauffage en 2023. Joël Sarte-Buisson, Président du conseil syndical témoigne ici de son parcours : motivations et objectifs, mobilisation des copropriétaires, déroulement des travaux, résultats. Un témoignage recueilli GPSO Énergie.
Quel a été l’élément déclencheur de ce projet ?
En 2017, la copropriété a réalisé un Diagnostic technique global (DTG) approfondi avec audit énergétique. L’immeuble était ancien avec une performance énergétique faible – classement G-, un chauffage au fioul et des problèmes d’humidité.
A la suite de ce DTG, avec le Conseil syndical nous avons bâti un projet de rénovation et d’amélioration énergétique global. L’objectif était de réduire les dépenses énergétiques grâce à une isolation thermique par l’extérieur (façades et murs pignons avec 41% d’économies d’énergie visées) et de coupler cela à un changement de ventilation pour résoudre les problèmes d’humidité liés au vieillissement. Nous souhaitions également profiter de cette rénovation énergétique pour changer les portes, les boîtes aux lettres et améliorer la qualité esthétique de l’immeuble.
Comment avez-vous mobilisé les copropriétaires ?
Sur les cinq années de projet, avec notre syndic, nous avons mis en place un système d’information en continu avec tous les copropriétaires avec des notes d’information trimestrielles, des réunions d’information, un groupe de travail « Couleurs et esthétique », le tout étant validé en AGO avec 2 AGE supplémentaires dans lesquelles les orientations et choix techniques furent largement validées.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Oui, notre projet d’ITE n’a pas pu être réalisé aussi vite que prévu car nous partagions un mur commun avec le voisin : l’isolation allait donc créer un empiètement sur ce mur avec un revêtement Architecte des Bâtiments de France (ABF) qui souhaitait que l’on préserve les reliefs et les particularités décoratives propres aux années 50. Nous avons alors fait appel à un géomètre et à un notaire pour les problématiques du mur mitoyen et retravaillé les propositions avec notre architecte pour que le projet soit accepté avec des coûts supplémentaires mais limités ; ceci, dans un contexte COVID, a retardé le projet de presque une année ! Retard que nous avons en partie rattrapé par un chantier et des travaux conduits en moins d’un an, de novembre 2021 à juillet 2022.
Comment avez-vous réussi à financer ce projet ?
Au niveau du Conseil syndical, avec l’appui de notre Syndic et des conseillers Habitat Qualité de GPSO, nous avons monté un dossier de financement qui nous a permis de mobiliser une subvention de 54 000 €de GPSO (Opération Habitat Qualité) ainsi que des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) à hauteur de 41 111€ auprès de notre fournisseur d’énergie. L’éco-prêt à taux zéro nous a également permis d’emprunter collectivement près de 225 000 euros à taux zéro et nous avons pu bénéficier d’un taux de TVA allégé sur les travaux d’isolation et de ventilation associés.
Le budget global est conséquent et s’établit en moyenne, à 28000 € nets à la charge de chaque ménage.
Quels résultats pouvez-vous constater ?
Dès le mois de mars 2022, alors que les travaux n’étaient pas tout à fait terminés, plusieurs copropriétaires ont constaté un gain de 2° avec beaucoup moins d’humidité dans les appartements. Nous attendons l’hiver prochain pour confirmer cela et vérifier que plus de la moitié de l’énergie produite ne va plus dans l’atmosphère, ce qui avait été mesuré avec l’audit énergétique.
En juillet 2022, lors des vagues de chaleur, les logements sont restés agréables malgré les très hautes températures. Enfin la nouvelle allure de l’immeuble est saluée par de nombreux copropriétaires et voisins !
Avez-vous des projets futurs ?
Nous souhaitions initialement remplacer notre chaudière au fioul par une chaudière au gaz mais compte tenu du contexte actuel, nous allons réfléchir à d’autres solutions ; la première étude réalisée en 2019 préconisait d’envisager 3 options différentes :
Une chaudière au gaz avec préparateurs d’eau chaude
Un passage au chauffage électrique individuel
Une chaudière à cogénération mais dont le tarif était élevé en 2019 (plus de 100 000 €)..
Le nouveau Conseil syndical va pouvoir étudier cela avec des thermiciens et des experts énergie. Cette troisième phase dépendra beaucoup des aides mobilisables et d’éventuelles incitations fiscales à venir. Les copropriétaires demeurent souverains.
Si comme ce Président de conseil syndical, vous avez un projet de rénovation énergétique en copropriété et que vous souhaitez vous faire accompagner, les conseiller.e.s France Rénov’ de GPSO peuvent vous accompagner sur les aspects techniques, juridiques ou financiers. Prenez rendez-vous sur seineouest.fr/renov ou au 0 800 10 10 21.